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The life and death of John Donovan : de toutes pièces

The life and death of John Donovan : de toutes pièces

Je ne reviendrai pas sur le rapport que j’entretiens avec les films de Xavier Dolan. Je pense avoir déjà crié mon amour plusieurs fois et chaque nouveau film fonctionne sur moi.
Ces derniers temps au cinéma, c’était un peu mou. J’ai vu de très belles choses, de beaux films, de jolies histoires. Mais il y avait longtemps que je n’avais pas été touchée. Vraiment touchée. En plein cœur, au milieu des yeux, scotchée à mon siège pendant plus de deux heures sans louper un plan.
C’est propre à Xavier Dolan, le temps.
Les longues séquences, les secondes qui passent pour nous laisser regarder, observer, comprendre. Une tâche d’encre, une frange, une larme ou deux. C’est un travail minutieux, un travail que l’on retrouve à chaque fois et qui me remplit. De quoi ? Je ne sais pas, mais ça me contente profondément.

John Donovan est une star du petit écran prête à débarquer sur le grand. Il est jeune, beau, talentueux. Il est l’un des centres du film. Comme toute star au passé complexe, John est dans la tourmente. Sa vie sera courte, intense et probablement mal vécue. J’ai mis quelques temps à comprendre la narration du film, faire le rapprochement entre les personnes et les années qui ont passé. Une fois dans le film, on comprend tout et on se laisse bercer par cette vie Hollywoodienne face à la routine lancinante d’un jeune homme qui rêve de jouer la comédie mais qui doit d’abord faire face à son quotidien et le lot d’idiots qu’il renferme.

Une correspondance manuscrite est au milieu de ces personnages, c’est suranné, lyrique et beau. L’image est comme d’habitude, pleine de poussière et contemporaine à la fois, rien n’est laissé au hasard et je crois que c’est ce qui me plaît le plus chez Xavier Dolan. Le détail est central, aucune erreur n’est permise. Cela peut paraître étrange, mais c’est cette attention toute particulière qui me permet, en tant que spectatrice, de lâcher prise. Je me laisse totalement aller au film parce qu’il n’y a rien qui ne fonctionne pas et qui pourrait retenir mon attention dans le sens gênant du terme.

The Life and Death of John Donovan reprend tous les codes chers au réalisateur, on y retrouve la bande originale qui fera soulever le cœur de ceux qui ont été adolescents au début des années 2000, les images en plan rapproché, les yeux mouillés qui renvoient des images, la vie compliquée mais dont on se sort toujours, qu’importe la sortie.

Xavier Dolan pourrait raconter n’importe quelle histoire, j’en serai toujours admiratrice, je crois. Cela me rappelle une conversation d’il y a plusieurs années. On m’avait dit « il faut aimer ton travail et pas le milieu dans lequel tu travailles ». Je n’oublierai jamais cette phrase, car elle a eu beaucoup d’effet sur moi. Je la garde comme pour me souvenir du chemin que j’ai envie d’emprunter. Avec Xavier Dolan c’est pareil, qu’importe l’histoire, je sais que l’emballage va me plaire alors je me laisse aller à de nouveaux personnages, de nouveaux destins, de nouvelles intrigues. Tout peut être nouveau et je sais qu’il me sera donné le temps. Le temps d’apprécier, de promener mes yeux sur un écran doux, le temps de me sentir chez moi dans ses films.

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