cinéma
The Aftermath : à coeurs battants

The Aftermath : à coeurs battants

Je suis toujours fascinée par la capacité de Keira Knightley à appartenir à un autre temps. Les costumes de toutes les époques passées font d’elle une évidence. Dans le nouveau film de James Kent The Aftermath, elle campe un personnage principal et central tiraillé par son passé et un avenir qu’elle peine à dessiner.

Rachel rejoint son mari Louis, officier anglais, basé à Hambourg. Fin du 3e Reich : il faut reconstruire la ville la ville en cendres. Réticente, Rachel se doit quand même de mener une vie bourgeoise dans une maison qui n’est pas la sienne et porte encore les traces du Führer.

Toute l’intelligence de ce film réside dans l’ambiguïté, le non-dit. Dans cette maison réquisitionnée par l’armée anglaise, Louis a accepté que le propriétaire reste. Herr Lubert est l’élément perturbateur dans cette histoire d’amour aux airs de reconstruction.

L’homme est beau, discret, mais ferme à la fois. Si Rachel voit en lui un nazi, elle aura besoin de cet homme pour se libérer d’une guerre douloureuse, dévastatrice mais aussi et surtout, personnelle.

Le film reprend tous les codes classiques du genre sans aucune fausse note. C’est doux et triste comme un hiver allemand. Les scènes se déroulent, pour la plupart, dans la maison et le contraste avec les fêtes à l’hôtel est flagrant.

Les couleurs sont sombres tantôt froides tantôt chaudes à l’image des humeurs de Rachel. Certains plans m’ont ramené au superbe Carol de Todd Haynes, bien que l’époque ne soit pas la même, question d’atmosphère.

C’est un film aux sujets variés mais qui ne se perd pas dans sa narration. La longueur du film ne se fait pas sentir pour les amateurs de ce genre d’histoires. C’est sa simplicité qui émeut. La scène du Clair de Lune sur le Steinway sacré est très belle : lumière qui s’éloigne, le son pur et poignant d’un air mondialement célèbre mais qui reste intime, le rapprochement entre deux personnages dans un conflit total… La mise en scène est parfaite, d’autres diront un peu lisse, je crois qu’elle est surtout maîtrisée.

Tags :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *