
Gloria Bell : inaperçu
Mes sentiments envers Gloria Bell sont assez contradictoires. Quelques temps après l’avoir vu, je ne sais toujours pas quoi en penser.
Gloria est une femme résolument indépendante dans une Amérique moderne… Et triste. Je crois que ce film m’a rendue morose alors que cela ne semblait pas être son but premier.
Gloria vit seule, ses enfants sont grands et elle sort beaucoup. Elle enfile ses robes de gala en plein jour et danse sur les pistes dans des nightclub qui paraissent réservés aux quincas en mal d’amour. Inévitablement, il y aura une rencontre, des non-dits et une certaine complexité : des péripéties pour faire vivre le film sans propos, qui n’a pas de trajectoire.
Julianne Moore incarne Gloria Bell : elle est parfaite, malicieuse et intemporelle. On ne peut s’empêcher de décrocher un sourire lorsque retentit « You can ring my bell » au milieu de la foule d’un mariage : comme si Gloria portait un nom d’attente, un nom qui fait écho à son quotidien débordant de solitude.
L’image est comme grisée, le son feutré. Les scènes à Las Vegas sont belles car inattendues, en dehors du temps. Le film traverse plusieurs univers, la bande son est lointaine, un peu trop clichée et sans risque.
Mis à part les acteurs (mention spéciale à John Turturro, qui joue parfaitement lui aussi), je peine à trouver l’intérêt de ce film, son propos réel. On comprend qu’il s’agit du milieu de la vie d’une femme, du moment où elle a achevé de nombreuses constructions sans savoir vers quoi/qui elle doit désormais se tourner. Malgré ça, j’ai beaucoup de mal penser que les prétextes sont suffisants pour faire des films.