
L’Amour Flou : à la folie
La frontière entre un film et un documentaire est fine parfois. L’Amour Flou est un film à deux : écrit, réalisé, interprété, il n’y a aucune solitude dans ce long-métrage.
Deux personnes qui se quittent : on pourrait penser qu’un ou deux se sent seul à l’intérieur, mais ce n’est pas le cas ici. Au contraire, c’est un trop plein qui semble les éloigner l’un de l’autre. Deux immenses caractères, une maison où chaque objet, papier, ticket de caisse semble avoir une importance. Ces deux-là c’est Romane Bohringer et Philippe Rebbot. Ils font jouer leurs enfants, leurs parents, leurs familles pour faire de l’Amour Flou une bulle de sentiments qui ressemblent à la vraie vie. On suit la fin de l’amour charnel, passionnel, la fin d’une relation pour le début d’une autre : un couple solide, car ce sont deux personnes qui, dans le fond, sont les mêmes.
C’est un film réussi malgré le ramdam, un film très maitrisé. Je n’ai trouvé aucune tristesse à cet amour, rien que de la mélancolie… Et il semblerait qu’il en faille toujours un peu pour vivre.
Leur projet fou, et pourtant plein de bons sentiments, est superbe. Un projet de maturité et d’amour pour offrir à ceux que l’on aime la sérénité. Au delà de ça, on y voit aussi ce besoin de se laisser respirer, tout en gardant la main de l’autre à proximité, au cas où certains soirs, on respire mal.
La bande originale est douce et traverse les étapes de la vie. Les plans des enfants endormis, que l’on imagine filmés de manière réelle, sans cinéma, sont touchants. L‘Amour Flou est un film de famille, intime. Un film qui montre que la famille -comme l’amour- est multiple et que chacun est libre de construire celle qui lui ressemble.