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Jalouse : perdu dans la facilité

Jalouse : perdu dans la facilité

Les frères Foenkinos se resignent ensemble dans le cinéma avec Jalouse. En tête d’affiche : Karin Viard, blonde apprêtée, la quarantaine installée. Elle est professeur de français en Khâgne, divorcée et mère d’une jeune femme, qui danse nuit et jour pour entrer à l’Opéra de Paris.

            Le film se veut être une comédie, mais durant toute la première heure, il m’a fait mal au cœur. Sophie est d’une jalousie maladive. Elle a besoin d’être au centre et si elle n’y est plus, gare à celui qui l’en a chassée. Elle est jalouse de la nouvelle femme de son ex-mari, jalouse de la beauté de sa fille, de la vie calme et paisible de sa meilleure amie. Le jeu survolté de Karin Viard dans cette première partie de film, rend son personnage absolument antipathique : elle est cruellement chiante. Puis petit à petit c’est le penchant maladif de sa jalousie qui va se révéler et je trouve que c’est à ce moment que le film se perd.

Il continue à blaguer et construire des gags sur la situation de détresse de cette femme. 

Au niveau de la construction le film reste efficace, construit de manière plutôt tranchée sous forme de séquences très marquées.

L’histoire est bien tenue mais pour moi le film devient intéressant à partir de la scène de la piscine et la rencontre avec Monique. Le rythme se calme alors, le film prend son temps et parle enfin. Au delà du fait que c’est touchant, c’est surtout l’impression que le film prend enfin au sérieux le mal-être de son héroïne. L’enchainement des péripéties n’est pas le plus intéressant, c’est l’image de Sophie face à elle même qui a plus à raconter.

On revient toujours à l’éternelle question du peut-on rire de tout ?

J’imagine que oui, mais ça ne fera jamais rire tout le monde. Sur ce coup, je laisserais ma place, même si je dois dire que la salle –pleine- a énormément ri… Alors que parfois j’étais au bord de la gêne. C’est compliqué l’humour. Je crois également que le casting était bancal. A former des duos improbables comme Karin Viard meilleure amie d’Anne Dorval qui reste dans un jeu tout en retenu : c’est à se demander comment elles sont devenues amies. Il n’y a aucune alchimie à l’écran, elles sont loin l’une de l’autre, on ne ressent rien en tant que spectateur. Pourtant, leur relation, plus développée, aurait servi le film sans aucun doute.

L’agréable surprise va au dénouement du film : sincère et non prévenu, ce qui est plutôt bienvenu et termine correctement un film dont malheureusement, on ne se souviendra pas.

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