
Un amour impossible : une vie défilée
Avant de parler du film, une chose me semble importance : Virginie Efira. Je ne manque aucun de ses films car s’il me fallait citer une grande actrice française, ce serait elle. Ses choix sont intelligents et elle est un réel caméléon. Elle est tout le monde, il n’y a jamais de temps d’adaptation ou de doute : Virginie Efira habite les personnages avec une âme franche et sensible à la fois. Elle est formidable. J’aimerais que le cinéma ne l’abandonne jamais.
Dans Un amour impossible, elle ne déroge pas à la règle. Ce film, librement inspiré du roman de Christine Angot du même nom, nous immisce dans la vie d’une jeune femme de Châteauroux. À la limite d’entrer chez les vieilles filles, un homme surgit dans sa vie. Un homme discutable en tous points, mais un homme dont elle tombe éperdument amoureuse, je crois. Le film déroule cet amour et ses difficultés. Le rejet, l’humiliation mais les sentiments. La condition des femmes est largement inspectée dans ce scénario. L’empêchement, les jugements et la triste réalité. On voit l’homme qui mène, de manière acceptable, mille vies. L’homme qui met à mal la femme, qui s’autorise es pires horreurs et la femme qui subit une société qui ne l’aime pas. Une société qui lui marche dessus avec des chaussures pleines de boue. Il est question de classes sociales également (évidemment), et de beaucoup d’autres sujets d’aucun ne semble être survolé.
Niels Schneider est parfait dans son rôle, puisqu’on le déteste viscéralement. Son comportement durant la promotion du film était le même que son personnage, dans l’espoir que ce ne soit qu’un rôle… Le film dure plus de 2 heures mais 2 heures pour balayer le temps d’un amour, si impossible soit-il, c’est plutôt court. Le rythme est tenu, les époques se distinguent et l’image reste un peu graînée, comme d’un temps passé, d’un amour révolu sans être résolu.
Un amour impossible est un film d’un temps qui semble lointain, où la météo française ne semble être qu’un printemps perpétuel, où le travail parait simple et accessible. Un temps d’après-guerre où les problèmes ne sont que d’ordre personnel.
J’ai trouvé la conclusion du film assez bancale et peut-être surjouée par la Chantal adulte aux airs de la vraie Christine Angot (physique, voix, trouble…) bien trop présents. Une sorte de tirade moralisatrice et sévère d’une fille envers sa mère. Mais ça n’enlève rien au reste du film en tous points déchirant. Je doute qu’Un amour impossible remplisse les salles et pourtant, il le mériterait. C’est un film douloureux et plus ou moins actuel. Les amours toxiques sont de tous temps et existeront toujours. La faute aux personnes qui cherchent ce que personne n’a à leur offrir. Ce film parle de l’amour passionnel et de la rencontre inévitable. Si le premier se paie le luxe d’une fin possible, la seconde reste sur la poitrine jusqu’aux dernières heures.