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Pentagon Papers : papiers inachevés

Pentagon Papers : papiers inachevés

L’ultra nommé aux Oscars et autres cérémonies : le nouveau film de Steven Spielberg avec en tête d’affiche les inimitables Meryl Streep, qui obtient sa 21ème nomination aux Oscars (record personnel) ainsi que Tom Hanks.

Si le fond du film est fascinant, son traitement est beaucoup plus hasardeux. Meryl Streep gère le Washington Post, journal local qui peine à entrer en bourse face aux grands noms. Elle gère la société qu’est le journal avec tout ce que cela implique : les copinages, les coups bas et les décisions qui tranchent. Son rôle est assez intéressant, elle y est brillante dans chaque scène, mais le problème et qui est celui du film tout du long : c’est l’expédition. Pentagon Papers ressemble dangereusement à ces films aux 50 000 heures de rush qu’il a fallut réduire à 2 heures de film. Certaines scènes traînent en longueur alors que d’autres, les plus fascinantes, sont traitées trop rapidement. Le montage du film est très étrange. C’est saccadé, fondu avec des transitions franchement moyennes. Le film est daté dans sa construction et c’est dommage car ça n’apporte rien. Le suspense est présent mais très léger car dès le début on connaît l’issue. L’intrigue du film se débloque sur les 20 dernières minutes, c’est rapide.

Je regrette le manque de développement du personnage de Sarah Paulson. Sur de nombreux points, c’est soit trop, soit pas assez.

Pentagon Papers se repose sur son sujet : l’indépendance de la presse face à la politique trop maligne et trop présente dans les décisions. Le film se repose sur des costumes bien choisis, il est un fleuve qui coule quoi qu’il arrive. Ce n’est pas un mauvais film, c’est un film qui n’apporte rien, jusque dans sa bande originale, pâle, mal placée et disons-le : sans saveur.

J’ai lu qu’il était un film « passionnant et politique ». Certes le sujet est politique mais le fond est vide. Est-ce un exploit aujourd’hui de se placer du côté de la presse face à la corruption ?

Un autre point d’entrée : le personnage féminin incarné par Meryl Streep. Première femme à décider de publier un scandale politique malgré les risques. Certains plans sont criants de vérité : ceux où elle entre dans les pièces où se tiennent les conseils d’administration, remplis d’hommes âgés et blancs, évidemment.

Ce sont des plans puissants qui s’éteignent en passant aux suivants. Il n’y a aucune résonance… Pourquoi ?

La scène finale reste cependant bien sentie et s’ouvre sur ce merveilleux film : Les hommes du président, du moins sur son sujet central : le scandale du Watergate.

En bref, loin d’être indispensable, mais aux nombreux Oscars à venir…

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