cinéma
Une femme heureuse : tristesse bancale

Une femme heureuse : tristesse bancale

Une femme heureuse ou tout l’inverse. Gemma Arterton campe une jeune femme tristement seule. Elle est mariée, a deux enfants qu’elle amène tous les jours à l’école, puis qu’elle récupère le soir. Mais elle souffre d’un mal trop peu pris au sérieux : la dépression de la femme au foyer.

Elle s’ennuie terriblement dans sa vie. Son mari rapporte l’argent à la maison, elle doit donc essuyer toutes les tâches ménagères et quotidiennes. Entre les heures d’école, elle s’ennuie et lorsque vient l’heure d’être avec ses enfants : elle n’en peut plus. Tara balance tout, pleure, tente de cacher son mal-être, mais il transpire. Son mari semble à moitié concerné puis lassé, puis prêt à se racheter.

Le rythme du film est très lent, peut-être pour laisser s’installer cet ennui, mais en tant que spectateur ce n’est pas forcément une bonne idée. Le film se tient dans une banlieue calme et familiale de Londres. C’est très gris, très vide, très long. Les plans restent cependant fins et suivent le visage de Tara, un visage fermé et qui rêve de s’échapper.

Son envolée, elle la trouvera dans l’art. Elle achète un livre sur une tapisserie, sur les bords de la Tamise lors d’une journée à Londres, vécue comme une renaissance. Elle se passionne pour ce livre et rêve alors de cours d’art, d’une école… D’un apprentissage, tout simplement. Mais son mari ne voit pas les choses de cet œil et ne comprend pas ce qui ne tourne pas rond dans la vie de sa femme qui a de l’argent, une voiture, une maison, des enfants… Que pourrait-elle vouloir de plus ?

Le film est un petit voyage dans une vie qui se meurt. On suit Tara de déceptions en difficultés. Si l’on n’éprouve pas spécialement d’empathie pour son personnage, on la comprend. On comprend aisément la difficulté de vivre lorsque plus rien ne nous stimule. Même les dialogues entre elle et son mari son plats, ne vont nulle part : on y voit une difficulté à communiquer assez flagrante. Une femme heureuse avait probablement des choses à dire, mais peut-être que le film est trop en retenue, qu’il ne va pas assez loin pour montrer vraiment ce mal-être. Celui où l’on se sent abruti par le quotidien et où on se voit dans le miroir comme une personne qui ne vaut plus rien.

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