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Dans la brume : l’ambition fantastique

Dans la brume : l’ambition fantastique

Un film français ambitieux. C’est de plus en plus fréquent et les surprises se multiplient. Dans la brume raconte une histoire simple. Un tremblement de terre au cœur de Paris et une brume qui étouffe les rues. Les derniers étages des grands immeubles sont épargnés, mais les habitants tombent comme des soldats à la guerre. L’asphyxie est totale.

Le premier parti pris du film, c’est la place du spectateur interne. On voit ce qui se passe sur le coup, mais nous n’avons aucun moyen de deviner la suite. Aucun indice n’est semé et au rythme des personnages, nous paniquons, nous cherchons des solutions, en vain. Le film se resserre petit à petit, faire face à la réalité est probablement ce qu’il y a de plus compliqué.

Les plans sur ce Paris à moitié enterré sous cette poussière de mort. Ces plans d’hécatombe sur notre quotidien est dérangeant car cela n’a rien de fantastique. Les scènes où les personnages tentent de se frayer un chemin dans la brume sont dans le vert total, presque militaire. Comme un sous-sol totalement ravagé.

Le traitement de l’image est vraiment intéressant. Au même titre que l’écriture. Le film supporte quelques longueurs, mais reste dans l’ensemble très soutenu et bien rythmé. Le scénario ne se perd pas et les péripéties sont bien senties. La fin est bonne également : sans pathos et sans Happy Ending. Le film ne se refuse pas à la difficulté et et c’est tout à son honneur.

C’est Romain Duris en père de famille et à l’âme aventurière qui mène ce film. Il est presque de tous les plans. Entre le physique sportif, abîmé et la réflexion posée, son personnage semble d’une assez grande perfection.

La caméra le suit lorsqu’il bouge et rien d’autre, il est au centre et le centre.

Le reste du casting est aussi très bon. Je regrette le manque de développement du personnage d’Olga Kurylenko. Elle est scientifique et ne donne à aucun moment d’explications ou d’idées sur le phénomène qui vient de se produire. Elle suit son ex-mari aveuglément. Je trouve que ça manque un peu de crédibilité, c’est bien dommage.

Le couple de personnes âgées est quant à lui d’une immense douceur. Ils apportent un point majeur au film : celui du vécu et de la peur qui se dissipe. L’Alzheimer de Colette est touchante. Cette volonté de ne rien lui répéter pour éviter la panique toutes les dix minutes. C’est au-delà d’un couple, c’est une équipe. Ils vont n’importe où, mais sans jamais se lâcher la main.  Peut-être qu’ils sont la preuve que seul, on ne s’en sort pas. Alors qu’à deux, ça devient déjà moins triste.  

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