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Kingsman 2 : cousins d’Amérique profonde

Kingsman 2 : cousins d’Amérique profonde

 Le premier volet de Kingsman m’avait presque totalement charmée. Je dis presque parce que certaines dérives au niveau du langage étaient dommages.
J’avais aimé l’originalité de ces agents élégants sauvant le monde à coups de gadgets ultra sophistiqués et dans des costumes toujours impeccablement taillés : l’air -l’ère- British au service de l’action. Un James Bond moins musclé, peut-être plus finement interprété, mais surtout : Colin Firth. Toujours juste, charmant et a l’humour anglais décapant.

Logiquement, on ne s’attendait pas au retour de l’acteur dans ce deuxième volet, mais il est bel et bien présent, avec autour de son personnage une histoire plutôt bien montée.

Dans cette suite, les Kingsman doivent travailler main dans la main avec leurs semblables américains: les Statesman, pour tenter de démanteler le plus gros cartel de drogue, mené d’une main de fer par l’immense Julianne Moore (largement sous exploitée dans ce film) au fin fond du Cambodge en direct de son « Neverland ».
Si le scénario (plutôt vaste) se tient parfaitement et qu’il n’y a que très peu de longueurs sur presque 2h30 de film, j’ai trouvé certains points maladroits et d’autres vraiment gênants, en tête : la mission des deux agents au festival de Glastonbury. C’est dégradant et relativement ridicule en plus de ne pas faire rire. La jeune femme est interprétée (est-ce le terme?) par Poppy Delevingne, mannequin : va-t-on avoir le droit à toutes les sœurs à l’écran…?
Elle joue le rôle d’une jeune festivalière VIP, flower-power que l’on a casée uniquement dans le but de la voir presque nue. C’est un peu triste. Elle joue finalement le rôle d’une Kate Moss qui aurait refusé l’invitation.

Bref, non nécessaire mais au delà de ça, cet épisode renvoie le peu de femmes présentes au casting à leur seule relation à l’homme. Poppy à son compagnon, Tilde son enchaînement qu’elle imposerait à Eggsy.
Les autres personnages féminins sont Halle Berry, qui travaille à la logistique chez les Statesman et à qui l’on refuse le terrain, puis Julianne Moore dont le personnage, franchement cruche, est triste et hystérique. Elle doit vivre cachée pour ne pas se faire arrêter, son personnage n’a aucune profondeur et au bout de 2h de film, elle n’est même plus drôle.
Tout le reste, ce sont des hommes. Des anglais versus des américains qui, sous couvert d’actions communes, règlent leurs comptes.
Les américains gros lourdauds, un peu redneck sur les bords face aux anglais si élégants. L’accent British face au langage américain graveleux.

Je crois que c’est un peu ce qui m’a ennuyée dans ce film. On tape à fond sur l’Amérique beauf, ce qui rend le film souvent vulgaire et même si c’est tourné en dérision, je pense qu’il y a des époques, où vivre ce genre de provocations dans nos vies quotidiennes ne donnent en aucun cas envie de les revoir au cinéma, surtout de manière si gratuite.

Le film reste cependant divertissant bien que trop aisément conclu.
Il y a également de très belles scènes et Kingsman sait capter le spectateur dans l’émotion (notamment les passages papillons avec Colin Firth ou la dernière apparition du personnage de Merlin). Les scènes d’action sont toujours aussi bien chorégraphiées, même si je pense que la scène d’ouverture vieillira très mal.

On ne peut pas tout avoir dans un film, mais parfois on espère tout de même ne pas y trouver certaines choses. Dommage d’avoir inclus ces rivalités et de cette manière. Dommage d’inclure l’Amérique de manière si marquée dans l’image, les références, le langage, dans une histoire initialement anglaise qui n’avait besoin ni de cousin, ni de frère, mais peut être d’une soeur…?

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