Pensées
Verrons-nous la fin du printemps ?

Verrons-nous la fin du printemps ?

Avant de prendre ma douche, j’ai sorti les poubelles. J’ai lavé mes mains quatre fois, les larmes au bord des yeux.

J’écris cette phrase peu glorieuse dans un unique but : celui de la relire un jour. J’aimerais la relire et me moquer de moi-même.

Ensuite, sous la douche, j’ai relavé mes mains avant de me laver le visage. Et si le savon au PH neutre ne fonctionnait pas ? Et le savon sans savon ? À deux doigts du malaise vagale entre le shampoing et le gommage. Belle sérénité.

Si sortir les poubelles me met dans un tel état, serais-je capable un jour de sortir dans la rue ? J’avais conscience de ne pas être l’héroïne des grandes aventures, mais là, j’atteins un sommet. 

J’ai mal dormi. Fait 3 rêves qui m’ont tous réveillée en panique. Vers 4 heures, j’ai ouvert la fenêtre pour respirer un peu. Aucun bruit. Quelques oiseaux. Pas une voiture, pas une voix. les gens ivres sur la voie publique me manquent. Les jeunes qui rentrent de soirée aussi. Les lève-tôt, les couche-tard, où sont-ils ?

Dans l’herbe en bas j’ai remarqué le parterre de pâquerettes comme s’il reflétait la lumière qui n’existe pas dans la nuit. Encore moins dans ces nuits.

En me reglissant dans mon lit, je pensais au dé confinement qui ne viendrait jamais. À l’incapacité du gouvernement, non pas à sauver le monde, mais simplement à s’organiser. J’avais lu dans la journée que les grandes écoles avaient de meilleurs réseaux pour acheminer des masques vers la France que l’État lui-même. Je n’en pleure qu’à moitié, l’incompétence politique au sens large ne m’étonne plus.

Nous resterons enfermés tant qu’ils n’auront pas de plan. Mon rêve ? Que l’immunité collective dépasse les 60%, que mon test sérologique me rappelle à cette toux qui a duré : c’était ça.

Verrons-nous la fin du printemps ? Faudra-t-il vivre la canicule confinés ? Combien de masques sont nécessaires par jour ? Si je veux boire ou manquer dehors je fais comment avec le masque ? Est-ce qu’on va faire la queue pour les courses jusqu’à l’automne ? Est-ce que l’hiver prochain le virus reviendra ? Aura-t-il muté ? Restera-t-il des médecins ?

Est-ce qu’il y aura des médicaments ? Est-ce qu’on saura maîtriser la situation ?

Le réveil a sonné, j’étais déjà réveillée. Si ça avait été un matin de la vie d’avant, je serais allée à la boulangerie acheter le petit-déjeuner. J’aurais descendu la route jusqu’au 4 pour partager les croissants avec mes parents et mes sœurs.

Ce n’est que le jour 26 et je n’ai plus rien à petit déjeuner chez moi .

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