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Proxima : décollage en poésie

Proxima : décollage en poésie

Le décollage est immédiat. Le film ne perd pas son temps. Eva Green est une femme française qui se prépare à aller sur Mars. Proxima met en scène ces quelques semaines avant le départ. Il ne s’agit pas d’un départ en vacances ou même d’un long voyage d’affaire. Quitter la Terre. Un monde entier, une atmosphère, l’oxygène.

Un an dans l’espace. Sarah va laisser sa petite fille Stella et c’est tout l’enjeu du film. Âgée d’une petite dizaine d’années, Stella semble plutôt secrète et sensible. Ses grands yeux se retiennent de ne pas pleurer. La relation est très joliment présentée. Profonde et pudique à la fois. Sarah s’entraîne sur une base russe, mais tout au long de la journée c’est à sa fille qu’elle pense. On lit l’inquiétude sur son visage.

Eva Green est juste, émouvante et unique dans ce rôle. Qu’il est bon de la retrouver dans un rôle si bien écrit et pertinent.

Pas d’image d’espace dans Proxima. Visuellement, nous restons sur la terre ferme. Cependant, il règne une atmosphère spatiale. Le travail sur le son est présent. Le bruit des pas dans les feuilles mouillées. Le frottement des vêtements sur la peau. Le souffle des respirations. Les sens du spectateurs sont en alerte et c’est ce qui est beau dans ce film.

Parfaitement rythmé, la fin est mieux qu’attendue. Métaphorique et poétique, elle laisse ouvert le champ des possibles.

Le pincement au cœur est présent durant tout le film. Jusqu’où doit-on prendre des risques en tant que femme ? Les épaules larges et solides de la vie quotidienne semblent futiles lorsque la fusée quitte le monde connu.

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