cinéma
Douleur et gloire : au singulier

Douleur et gloire : au singulier

Je ne suis pas familière du cinéma de Pedro Almodovar. J’ai vu quelques films mais je ne connais pas les codes, les habitudes, ni les détails du réalisateur espagnol. Pourtant, j’ai rapidement compris que Douleur et gloire était d’une intimité profonde. Ce film est comme une boule pleine de larmes prête à exploser lorsqu’on l’effleure. Je suis tout de suite entrée dans ce récit à double entrée : Salvador, tantôt jeune garçon précoce, puis Salva, homme au corps abîmé et films à succès.

Dans son grand appartement de Barcelone, il peine à déambuler, tout le blesse : son dos, ses jambes, sa tête… Son existence toute entière est un fardeau à porter. Antonio Banderas est loin de ses rôles habituels, il campe un personnage qui semble avoir été écrit pour lui. Son visage est formidable d’expressions, aucune fausse note, tout lui vient naturellement et c’est formidable.

Douleur et gloire est un film chantant. La souffrance saisissante, le soleil et la chaleur étouffante justifient un film lent, de repos, de rédemption. Les couleurs sont incroyables entre un Dali et une décoration sortie des années 1970 : c’est très graphique et cela offre des plans sincèrement enlevés et travaillés.

Douleur et gloire nous offre la vie d’un homme dans la peine constante, un homme qui a tout mais à qui il manque sa mère. Malgré les non-dits et les reproches, l’absence, lorsqu’on la ressent chaque jour est une source de douleur sans mot.

Ce nouveau film d’Almodovar est une merveille, un film de sensations et d’émotions, un film que l’on voit comme si l’on regardait notre propre vie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *