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Guy : biopic en abyme

Guy : biopic en abyme

La bande annonce ne m’avait pas forcément convaincue : je trouvais l’idée déjà-vue, le jeu d’Alex Lutz forcé et j’avais l’amère impression qu’on allait me servir un énième Cloclo, et ça avait l’air de ne pas coller.

Mais souvent, la (ma) curiosité l’emporte et je suis allée voir le film. Dès la première partie du film, c’est l’immense travail qui m’a frappée. On voit aisément le travail de fond qui a été nécessaire pour que l’artifice du film prenne vie : Alex Lutz grimé en vieil homme, une bande originale réalisée de A à Z aux airs de vieille variété française sortant de l’époque Yéyé. En bref, qu’importe la qualité du film, il faut déjà lui reconnaître cette exigence. Puis, au final, une chanson en entraîne une autre et on se laisse bercer par une ritournelle vieille, agréable et surprenante.

Malgré l’extrême simplicité du scénario : l’enfant caché d’une star cherche à prendre contact avec son père. On est vite plongé dans notre rôle de spectateur et l’on veut connaître le dénouement d’une histoire simple et touchante.

Ce fils au père super star est derrière la caméra durant tout le film, on ne verra son visage qu’à la fin de l’histoire. Portée à l’épaule, la caméra rend une image bancale, fébrile et sensible. Je pense que Guy est un film inattendu et charmant après tout. Les choses paraissent un peu forcées mais l’on se prend vite au jeu du kitsch et des cheveux permenentés de Marina Hands. Même la crédulité de la femme de Guy parait douce.

Je n’ai éprouvé aucune émotion pour le personnage incarné par Alex Lutz. Je n’ai pas réussi à m’attacher à lui, il ne m’était pas sympathique, mais c’est peut être l’image renvoyée : celle d’un vieil homme, parfois un peu lassé, légèrement sur le déclin et se découvre l’envie de vivre à 80 ans lorsque tout le monde se met à le sur protéger.

Les critiques sont élogieuses pour Guy et je pense aisément le comprendre, mais je dirais plutôt qu’on peut se laisser aller à ce film. S’en souvenir ? Pas forcément, mais le cinéma c’est aussi ça, laisser le papillon se poser sur une main puis tourner la tête, et ne pas l’avoir vu partir.

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