
Une jeune fille qui va bien : l’Histoire de la vie
La première fois. La vie en est constituée. Parfois on en est conscient, parfois pas. Après des dizaines de films en tant qu’actrice, Sandrine Kiberlain passe derrière la caméra et réalise son tout premier film : « une jeune fille qui va bien. »
Il y a beaucoup de choses dans ce film qui se veut pourtant simple accessible oserais-je… léger ?
Irène est jeune, elle aime le théâtre à en crever. Proche de sa famille, elle découvre la vie en même temps. Heureuse en surface, inquiète dans ses malaises.
Car Irène est juive, la France parle allemand et les étoiles jaunes brillent sur les vestes foncées. Sandrine Kiberlain a pris le parti d’une Histoire au second plan de celle qu’elle raconte. C’est intéressant et sur certaines scènes, la complexité fonctionne à merveille.
Je regrette l’inégalité dans ce film que j’avais envie d’adorer. Il y a des plans trop longs, une prise de risque peu existante sur un sujet pourtant très vu. Certaines libertés ont sonné comme des incohérences à mes oreilles. Metronomy en pleine France Vichy ?… Vraiment ? La musique est parfois trop présente. Elle prend toute la place et en laisse peu pour que l’émotion puisse se créer.
Je suis mitigée sur ce film. À la fois certaines scènes sont brillantes, notamment le dernier plan du film absolument bouleversant et totalement maîtrisé. Je n’en dirai rien. Peut-être que pour cette dernière scène le film mérite d’être vu.
Pour son actrice aussi Rebecca Marder, un vrai ballon dans le vent. Elle est de tous les plans. Aérienne et remplie de vie, attachante sans en faire trop. La relation entre Irène et le spectateur est rapidement forte.
On note également le beau second rôle pour India Hair que le cinéma voit bien trop peu alors que son talent déborde. Sa voix est reconnaissable entre mille, son jeu unique, brut. « Une jeune fille qui va bien » a des choses à dire, les maladresses ont parfois du charme.